La solitude 2.0

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Ces derniers temps, j’ai discuté (virtuellement) avec plusieurs personnes de la difficulté de se faire des amis, de lier connaissance, à notre époque pourtant tellement connectée. C’est quelque chose que j’expérimente depuis des années, et qui me laisse et me laissera toujours perplexe.

Comment peut-on avoir à notre disposition tellement de moyens de s’informer, de partager, de découvrir, et être pourtant si seuls? On a beau avoir des multitudes de comptes sur des réseaux sociaux, parfois la vérité nous éclabousse, nous sommes dans notre coin, et si nous voulions, là, tout de suite, boire un café avec quelqu’un, beaucoup d’entre nous n’auraient personne.

Comment passe t-on de l’adolescence et de cette facilité à créer (et à détruire) des amitiés, pour entrer dans le monde adulte, celui où la rencontre devient aussi compliquée, pour certains du moins, que d’escalader le mont Everest? Sont-ce les films et les séries, nous présentant toujours des bandes d’amis formidables qui nous font croire que c’est anormal de ne pas être entourés? Et les gens entourés, le sont-ils vraiment? Est-ce que le téléphone répondra le jour où nous aurons besoin d’autre chose que de boire un peu trop et de faire la fête?

Peut-être est-ce là la clé de l’histoire, pour moi tout du moins, ne pas vouloir de superficialité. Je ne sais pas entretenir des amitiés moyennes, avoir des potes par dizaine pour toujours avoir quelqu’un sous le coude, et l’amitié se doit d’être aussi profonde que l’amour pour être valable à mes yeux. Je ne dis pas que c’est une façon plus valable qu’une autre mais c’est la seule que je connaisse.

Je ne peux pas me contenter de relations jetables et interchangeables, de personnes à qui je ne pourrais me montrer que sous mon meilleur jour, qui ne voudront pas supporter ce que je suis, et dont je ne pourrais pas apprécier l’entièreté. J’aime bien l’idéalisme  et l’exigence d’une de mes amies, la naïveté et le côté avocat du diable d’une autre, et leurs défauts me sont aussi chers que leurs qualités.

Au fond, ce qui me dérange dans cette société qui va si vite, c’est que nous ne prenons plus le temps de la découverte. En amour, comme en amitié, il faudrait calculer, se plier à des rituels et à des exigences, et arrêter d’être spontané. Attendre que l’autre nous réponde, parce que non, ça ne se fait pas d’être empressé et que ça peut faire fuir, se déguiser pour se vendre, s’améliorer pour paraître parfait. Nous vendons de l’image, du rêve, et oublions d’être nous-même. Et c’est tellement triste. Peut-être que oui, c’est être vulnérable que de s’ouvrir et d’être désarmé, mais à trop nous retrancher derrière d’épaisses murailles, ne perdons-nous pas au change?

Parce que trouver des personnes qui sont là pour vous dans les mauvais moments comme dans les bons, qui vous rassurent et vous aiment, qui vous font assez confiance pour tout vous dire, ça sera toujours plus important que de ne pas être seuls un samedi soir. Tant pis si mes amis se comptent sur les doigts de la main, pas besoin d’en avoir plus.

Néanmoins, la porte reste grande ouverte.

4 réflexions sur “La solitude 2.0

  1. Je me retrouve beaucoup dans ce que tu écris. Je n’habite en plus pas dans un endroit très peuplé et mon métier ne me permet pas beaucoup de rencontrer des gens de mon âge. Ca va que j’ai de nouvelles collègues qui sont arrivées et qui sont devenues de très bonnes copines. Et je suis d’accord, je préfère avoir peu d’amis que beaucoup de connaissances. Après, j’ai la chance de ne jamais m’ennuyer avec moi-même :p

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